A la croisée des destins Il chevaucha tout le jour et arriva chez lui le soir Que ne fut sa surprise de voir Sa demeure vide et silencieuse, Affamé il lui fallut pourtant bien, Aller quérir de quoi se sustenter lui et ses chiens, Il partit donc "chasser" dans la forêt giboyeuse. Cette nuit là il ne fit pas bon rôder pour les brigands et autres canailles de tout poils, Le maître avait faim, très faim et cela se lisait dans ses prunelles fiévreuses Tous les muscles de son corps blêmit par le voyage à la voile En ces temps de frimas glacial ou la vague se montrait facilement houleuse, Ne réclamait qu’une chose : un assouvissement imminent De son besoin de se nourrir, de s’emplir, de récupérer des forces bienvenues. Et ce n’est que fort tard dans la nuit après s’être bien repus, Emplis par une délicieuse sensation de satiété ; et là seulement, Bien réchauffer par l’énergie qui coulait dans son être épuisé, Il se décida enfin à aller se reposer, toujours un peu contrit bien qu’apaiser, Dans son beau lit à baldaquin, lové avec volupté Dans ses beaux draps de satin de coton finement brodés. Le bon maître cotonniers avait besoin de repos grandement, Et il sombra dans un sommeil bienheureux en songeant paisiblement Que demain il serait bien temps avec ce ciel couvert et sans luminosité, Et qu’il irait tout de même s’informer, Dans le voisinage de cette mystérieuse désertion si soudaine, Dont on ne l’avait point instruit, lui le maître justement du domaine ! ………………………………………………………………………..
Ambre arriva de bon matin, Au manoir d’Anjou, à présent celui de Lubin, Et ce fut de grandes effusions pleines d’empressements, Pour tous elle était cette généreuse tante éloignée, Car c’est ainsi que Lubin l’avait présentée, Et l’on se flattait donc furieusement De la présence d’une si gracieuse et généreuse parente, Ainsi Ermeline n’avait donc à souffrir aucune inquiétudes à son endroit, Et l’accueillit donc avec toute la tendresse et l’émoi , Comme s’il s’agissait d’une de ses plus proches parentes. Et c’est donc tout naturellement, Qu’elle lui présenta son adorable nourrisson, Et Ambre émue et émerveillée devant l’enfant mignon, Se retrouva à bercer dans ses bras tout doucement, Le petit ange qui tout heureux d’être câliné, Se blottit contre son corsage en étoffes moelleuses, Et se mit à gazouiller de manière joyeuse. Ambre sut à cet instant précis qu’un jour il faudrait Qu’elle aussi ait son propre tout petit, Car elle venait de prendre conscience de la nature du vide infini Que dans son existence il y avait. Elle songea alors que peut être était ce justement ce vide là, Qui pouvait ronger son compagnon, et faisait que parfois, Elle le trouvait l’espace d’un fugace instant sans voix, la mine sombre et distante, le regard perdu bien loin de là, Peut être qu’a lui aussi cela lui manquait un tout petit, Mais le connaissant depuis si longtemps, elle n’eut point de mal à deviner, Pourquoi il ne l’en aurait point entretenue, Lui sa force, sa générosité, sa réserve, son grand attachement, Ce ne pouvait être que pour la protéger qu’il se serait tut. Quand elle le reverrait il faudrait qu’elle lui en entretienne, En attendant il fallait se faire violence, et montrer bonne grâces et sourires, Car rien ne devait gâcher les heureuses fêtes, si pleines De chaleureuses retrouvailles et de bonnes surprises empreintes de bons rires, Et puis et surtout l’irrépressible sensation que dans un battements de cils D’un adorable nourrisson, l’aube sur sa nuit se levait soudainement ! Elle sentait qu’elle effleurait une vérité en plein dans le "mille", Et que quelque chose allait changer son existence irréversiblement. . A suivre….(ce n'est pas encore la fin de l'épisode!)© Delphine G.
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 Chacun voit ce que je parait être, mais presque personne ne connait ce que je suis...
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